Eau mouillée [libre]

Fixant les nuages d’un air songeur, une silhouette rouge avançait tranquillement. Ses bottes soulevait un peu de terre à chaque un de ses pas. Un sourire fantomatique flottait sur ses lèvres. Près de sa tête planait une sorte de libellule, mais une libellule bien particulière : son corps avait la forme d’un flamme, et une fine queue suivait ses mouvements avec lenteur. Deux ailes battaient rapidement, juste histoire qu’elle ne s’écrase pas par terre.

J’aimais me promener dans ce genre d’endroit, le calme me permettait de me concentrer sur mes mouvements de combat. C’était d’ailleurs dans le but de m’entraîner que j’étais venu ici. Bien que je n’affectionnais pas beaucoup l’eau, c’était le seul lieu où, si je gaffais avec mes flammes, je ne risquais pas de brûler tout un village. M’arrêtant en bordure d’eau, je sortis les dagues que j’avais toujours sur moi, fermant un instant les yeux, je pris le temps de calmer mon corps, et de revoir les mouvements dans ma tête. Pour ma famille, combattre était la même chose que danser, il suffisait de trouver son rythme et le suivre.
Rouvrant vivement les yeux, je me mis à enchaîner divers mouvement, faisant pivoter les armes dans mes mains avec habilitée. Parfois je me concentré de façon à les enflammer, mais je n’arrivais toujours pas à maintenir les flammes plus de trois minutes sur les lames.

Nearl était dans une concentration imperturbable, chacun de ses gestes se faisaient avec précision et fermeté. Ses traits s’étaient raffermis, et chaque geste se faisait plus violent à chaque fois. La rage dans son regard s’alluma d’un coup, et sans vraiment le contrôler, la Firieloise fit jaillir un flot de flamme de ses armes, se retrouvant projetée en arrière, elle tomba dans l’eau fraîche en lâchant un gémissement de surprise.

Moi qui n’aimais pas l’eau, j’étais servi, la puissance de feu que j’avais fait jaillir m’avait même brûlé un peu les paumes. Sonné, je restés à genoux dans la rivière. Par chance, j’avais pieds à cette endroit.

Un homme me tandis la main, je le trouvais étrange: il avait des oreilles en pointes, et une drôle de tenue. J'eus une longue hésitation avant de prendre sa main, et même après je restais sur mes gardes. Je m'assis sur l'herbe, constatant les quelques dégâts: des arbres calcinés, et abattus, mais pas sur une grande distance. Bien que méfiante, je me devais de remercier la personne qui m'avait aidée.

_Je vous remercie. Je me nomme Nearl, et vous?

La jeune fille enleva un instant sa cape et l'essora, laissant voir quelques minutes la longue cicatrice qui lui barrait le dos. Puis elle se tourna à nouveau vers l'homme, elle ne savais même pas de quel clan il était, et qui il était. De plus Libell semblait étrangement agité. Surement à cause de l'odeur de poison qu'elle seule sentait. Mais Nearl ignorait cela.

Je me questionnais sur le fait de ma déflagration. Jamais je n'avais fait de flammes aussi puissante, et j'étais un peu effrayée. Je me rappela soudain ce à quoi j'avais pensé: le meurtrier de mes parents, dès que j'y pensé, une rage puissante émané de moi, et c'était cette rage qui avait fait les flammes.

_On peut dire ça comme ça. En ce moment dès que je fais une flamme tout explose.

Malgré ce que je venais de dire, je fis un sourire amusé. C'était très drôle pour moi cette situation, enfin, à part les brûlures. Me redressent, je m'étirais et dictats de prendre une pose. Comme d'habitude, j'avais omni de prendre de la nourriture. Poussant un soupire, je regardais un instant Libell, puis m'approcha d'elle et la prit sur les paumes de mes mains.

_Dis moi ma belle, tu veux pas aller me chercher un truc à grignoter. Et gaffe aux chats cette fois.

Sans plus tarder, la petite bête se mit en vol et s'éloigna. Nearl la regarda partir avec un léger sourire, puis elle reporta son attention sur Dannor.

_Nearl. Toujours ravie de faire une nouvelle rencontre.

La jeune fille s'assis et s'étira de nouveau, il faisait bon de se reposer un peu parfois. Quelques fins rayons de soleil lui caressèrent le visage, elle ferma les yeux avec délice, savourant cette douce chaleur.

Nearl regarda avec attention ce que fit Dannor, mais quand il lui vint à l'esprit de faire pareil, elle renonça. Non pas qu'elle ne voulait pas, mais la jeune fille fut pris un instant d'un mauvais pressentiment. Elle le laissa de côté et se concentra sur une flèche qu'elle vennait de piquer au garçon.

Une petite flamme apparut, puis un peu plus grosse, je faisait exactement comme il venait de me l'expliquer, mais plus la flamme grandissait, plus je ressentais une rage violente, d'un seul coup, la flèche éclata de toute part, projetant des minis cure-dents partout autour. Déçu et les mains endolories, je me laissa choir sur les fesses, m'asseyent par la même occasion.

Relevant la tête, Nearl vit que le rôdeur lui tendait quelque chose, elle constata que c'était un baume contre les brûlure, mais refusa de le prendre, elle avait sa fierté tout de même.

_Je te remercie, mais mes mains se soigneront seules. Dit-elle en redressent fièrement le menton.

La jeune fille s’éloigna en courant, Libell dans les bras, et se mit à couvert dans un buisson. Enfin... disons plutôt qu'elle trébucha et se retrouva dans le buisson, et un buisson habité en plus: il y avait là un jeune homme brun qu'elle ne connaissait pas. Nearl se mit en position assise, se frottant la tête.

C'étais bien ma veine, je venais de me cogner la tête sur quelque chose, c'est en redressant le museau que je vis quoi: il s'agissait d'un jeune homme brun clair, assez grand, vêtu de vêtement clair, et à tout les coups ma tête avait heurtée la sienne, je m'inclinais devant lui pour m'excuser.

_Je suis navré, j'ai trébuché et j'ai dût heurter votre tête. Je suis Nearl, et toi?

Elle voyait bien qu'il n'était pas du même royaume qu'elle, sinon pourquoi se serait-il caché, mais la Firiel ne voyait pas vraiment pourquoi elle serait méchante, car il avait l'air sympa. Nearl, tenant toujours Libell dans ses bras, osa un regard en lançant à Dannor:

_Alors, tu y arrives avec le gros chat? Sinon je veux bien y aller tu sais.

J'avais lancé ça avec amusement, mais j'étais sérieuse sur un point: si il y arrivais pas, je voulais bien y allez moi.